Travailler en séquence au lycée en français
Hélène Sabbah
Hatier, Paris 2006
Dans ce compte rendu j’utilise “auteure” consciemment puisque j’ai trouvé cette option dans un livre édité en 2007: “Les méthodes de lecture expliquées aux parents”
Un des défis incontournables de l’action pédagogique est la distribution des objectifs d’apprentissage au long d’un cours et, à la fois, trouver les contenus et les activités adéquates pour réagir à ces objectifs. Il paraît que, désormais, la structuration de l’année en séquences est devenue une des meilleurs options des professeurs qui cherchent des apprentissages significatifs chez ses élèves. Ce bouquin essaye de montrer d’une manière simple le processus de construction de séquences dans la matière de français langue maternelle.
L’auteure souligne que “Par ce qu’ il impose de réflexion, d’organisation, de cohérence, de clarté quant aux objectifs, le travail en séquence a pour fonction de faciliter la transformation des savoirs et la transmission des connaissances ainsi que l’acquisition des savoir-faire. Parce qu’il implique une véritable mise à plat des activités pédagogiques, avec leurs justifications, leurs supports, leurs articulations, leur déroulement, ce travail apporte une méthode d’enseignement, qu’il est possible d’adapter aux différents aspects du programme.”
Cette idée fondatrice conduit à la première partie du travail où l’auteure explore d’une manière divulgative l’histoire et la méthodologie associées au travail en séquence. Il y a une justification sommaire des raisons du changement de la réalité scolaire. À continuation, une brève référence à l’évolution des programmes de français nous mène à la notion de séquence comme principe d’organisation de la classe à partir de l’année 2000. L’idée principale est celle de maintenir la cohésion des activités et des contenus apportés en classe afin d’aider les élèves à établir des relations de sens. Le résumé des éléments qui conforment la séquence conclut le chapitre exploratoire: ensemble de séances, projet extrait du programme, ensemble unifié, activités de lecture et d’écriture, progression annuelle…
La description des caractéristiques de la séquence signifie une paraphrase des derniers apports de la didactique générale sans aucune référence bibliographique citée. Le troisième chapitre où on développe un espèce de programme de construction de séquences a un peu plus d’intérêt. “Une séquence est un ensemble pensé, organisé et construit à l’avance” où l’improvisation n’est pas bien accueillie. Le plan de construction de séquences peut aider les professeurs en formation qui aient des difficultés graves pour donner de la cohérence à son activité de classe. Réellement, selon notre avis, il y a une concrétion extrême de détails qui peuvent même gêner la routine scolaire. Malgré ça, quelques idées importantes sont présentées, dont on va citer:
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le besoin d’une problématisation de l’objet d’étude afin d’activer le questionnement des apprenants.
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L’importance de connecter les contenus.
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L’importance de la phase de transposition didactique
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la concrétion de démarches: “observation et découverte d’un phénomène, identification, compréhension du mode de fonctionnement, assimilation ou appropriation, application, réinvestissement”.
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La description des objectifs partiels de chaque séance.
Le reste de la publication se consacre à l’exemplification de deux modèles de séquences: la construction à partir d’un groupement de textes et l’articulation autour d’une oeuvre intégrale. Bien que la plupart des explications sont dirigées aux professeurs en formation qui, peut être, n’ont pas encore débuté au lycée, il faut souligner la maîtrise de l’auteure quant à la construction d’une séquence autour du “travail de l’écrivain”. Ce chapitre vaut bien une bonne lecture puis qu’il offre la possibilité de plusieurs adaptations à tout genre de contextes. De la même façon, jeter un coup d’oeil à la dernière partie de l’ouvrage apporte quelques bonnes idées si on a du mal à mettre en relation les lectures intégrales avec le reste des contenus du programme.
Cependant, l’ouvrage nous laisse quelques propositions d’intervention de compréhension difficile dans la réalité catalane, qui apparaissent non problématisées par l’auteure: un chiffre de séances très longue à chaque séquence (15-20), un domaine clair des contenus historiques et littéraires, une indéfinition sur le mode de correction/évaluation des documents partiels ou une évaluation finale réellement classique: examen peu créatif. Finalement, l’absence d’une bibliographie surprend les lecteurs initiés bien que, peut être, ce fait puisse indiquer une caractéristique de la collection que nous ne connaissons pas.