La guerre d’Espagne

Chronologie [Wiquipedia]

1936

Carte générale de la Guerre d’Espagne. En rose : zone républicaine. En beige : zone nationaliste.

Situation en août/septembre 1936.

1937

Situation en octobre 1937.

1938

Situation en novembre 1938.

1939

Situation militaire en février 1939. En beige : zone nationaliste. En rose :zone républicaine.

L’affaire Dreyfus, c’est quoi exactement ?

 

 

 

 

 

TITRE : “J’accuse… !” par Emile Zola dans L’Aurore.
DATE DE CRÉATION : 1898
DATE REPRÉSENTÉE : 13 janvier 1898
DIMENSIONS : Hauteur 0 – Largeur 0
TECHNIQUE ET AUTRES INDICATIONS : in L’Aurore, 13 janvier 1898.
LIEU DE CONSERVATION : La contemporaine. Bibliothèque, archives, musée des mondes contemporains site web

Charlotte DENOËL, « ” J’accuse… ! ” de Zola », Histoire par l’image [en ligne], consulté le 11 février 2020. URL : http://www.histoire-image.org/fr/etudes/j-accuse-zola

L’affaire Dreyfus : une erreur judiciaire

En mars 1896, Picquart, le nouveau chef des Services de renseignements de l’état-major, découvrit l’identité du véritable traître, le commandant Esterhazy. Celui-ci, qui entretenait des relations suspectes avec l’Allemagne, était l’auteur du fameux « bordereau », cette pièce à conviction qui avait entraîné la condamnation et la déportation d’un officier juif français, Alfred Dreyfus, en décembre 1894. Toutefois, l’état-major, soucieux de sauver l’honneur de l’armée française, préféra étouffer l’affaire, en mutant Picquart et en créant de toutes pièces un document accablant Dreyfus, auquel l’Histoire a donné le nom de son auteur, le « faux Henry ». Sous la pression de l’opinion, Esterhazy dut néanmoins passer en conseil de guerre, pour être finalement acquitté le 11 janvier 1898.

ANALYSE DES IMAGES

J’accuse… !

Devant cette iniquité, les partisans de la révision du procès de Dreyfus se mobilisèrent pour émouvoir l’opinion publique en faveur du capitaine. Le 13 janvier 1898, Émile Zola publia dans le journal L’Aurore, fondé par Clemenceau et Vaughan l’année précédente, une lettre ouverte au Président de la République, Félix Faure, dont le titre provocateur, « J’accuse… ! », choisi par Clemenceau, s’étalait en gros caractères sur la page de titre du journal. Dans cette longue et dense plaidoirie, qui occupe les deux premières pages du journal sur six colonnes, Zola rappelle dans un premier temps les circonstances de l’Affaire, la découverte du bordereau et la condamnation de Dreyfus, puis revient sur la révélation de la trahison du commandant Esterhazy, avant de dénoncer son acquittement scandaleux et d’accuser, dans une suite de litanies commençant par le célèbre « J’accuse », les ministres de la Guerre, les officiers de l’état-major et les experts en écriture convoqués lors du procès d’Esterhazy d’être responsable de la condamnation d’un innocent, en acquittant un coupable. A l’exactitude et à la fiabilité des informations livrées par Zola s’ajoute la vigueur du style de l’écrivain, faisant de cet article un monument littéraire, une véritable « prophétie » pour reprendre l’expression d’un admirateur enthousiaste, Charles Péguy (« Les récentes œuvres de Zola », dans Cahiers de la Quinzaine, 4 décembre 1902, p. 33). A une époque où l’audience de la presse s’affirmait de plus en plus, ce pamphlet eut un grand retentissement dans l’opinion publique : proclamé dans la rue durant la journée du 13 janvier par les vendeurs du journal L’Aurore, tiré pour l’occasion à 300 000 exemplaires, le cri « J’accuse » entraîna une grande effervescence dans les rues de Paris, tandis qu’il exposa son auteur à une bouffée de haine sans précédent.

INTERPRÉTATION

La vérité en marche

En s’engageant ainsi publiquement, Émile Zola atteignit le but qu’il s’était fixé : le gouvernement lança immédiatement des poursuites judiciaires contre lui et contre le journal de Clemenceau. L’extraordinaire médiatisation du procès de Zola, qui aboutit à sa condamnation le 23 février 1898, donna une grande publicité à l’Affaire, cristallisant les passions dreyfusardes et antidreyfusardes et révélant au monde entier les zones d’ombre qui entouraient les procès de Dreyfus et d’Esterhazy. Cette affaire se transforma alors en véritable crise morale et politique, et il fallut attendre 1906 pour que Dreyfus, condamné de nouveau au terme d’un second procès non moins inique puis grâcié, soit réhabilité par le gouvernement.

L’ENLÈVEMENT DES CRUCIFIX DANS LES ÉCOLES

 

L’ENLÈVEMENT DES CRUCIFIX DANS LES ÉCOLES DE LA VILLE DE PARIS.
TITRE : L’enlèvement des crucifix dans les écoles de la ville de Paris
AUTEUR : GERLIER Léon ( – )
DATE DE CRÉATION : 1881
DATE REPRÉSENTÉE : 20/02/1881
DIMENSIONS : Hauteur 18,3 cm – Largeur 24,6 cm
LIEU DE CONSERVATION : musée Carnavalet (Paris) site we

Alexandre SUMPF, « L’enlèvement des crucifix dans les écoles », Histoire par l’image [en ligne], consulté le 11 février 2020. URL : http://www.histoire-image.org/etudes/enlevement-crucifix-ecoles

 

Une illustration de la « laïcisation » des écoles parisiennes

Souvent présentée à tort comme une illustration de l’un des effets de la loi du 28 mars 1882 sur la laïcité de l’enseignement public, L’Enlèvement des crucifix dans les écoles de la ville de Paris date en réalité de février 1881. L’image se réfère aux conséquences d’une décision prise le 9 décembre 1880 par le préfet de la Seine, Ferdinand Hérold, qui, en se fondant (de manière juridiquement ambigüe) sur un nouveau règlement du conseil départemental de l’Instruction publique de juillet 1880, ordonne de procéder à l’enlèvement des crucifix, vierges, tableaux et autres signes religieux des écoles de la capitale.

C’est donc l’une de ces scènes « d’enlèvement » que représente la gravure de presse publiée le 20 février 1881 dans le numéro 673 de La Presse illustrée. À l’instar d’autres journaux illustrés, dont le nombre et la diffusion explosent dans la seconde partie du XIXe siècle, notamment à Paris, le titre (et donc l’image ici étudiée) touche un large public, façonnant les consciences et les représentations au sujet de cet événement précis, mais aussi du contexte plus général dans lequel il s’inscrit.

Pour « les républicains » des années 1870-1880, en effet, la consolidation du régime politique organisé par les lois constitutionnelles de 1875 nécessite, entre autres, une réforme de l’instruction publique. Il s’agit de démocratiser mais aussi de « laïciser » l’école pour former le plus grand nombre de citoyens et diminuer l’influence de l’Église.

Sous l’impulsion du ministre de l’Instruction publique, Jules Ferry, plusieurs mesures concernant les écoles publiques sont votées :

  • la loi du 9 août 1879, qui prévoit la création des écoles normales primaires pour assurer la formation d’instituteurs laïcs destinés à remplacer le personnel congréganiste ;
  • la loi du 27 février 1880, qui entraîne l’exclusion des représentants de l’Église du Conseil supérieur de l’Instruction publique ;
  • la loi de mars 1880, qui organise l’expulsion de certaines congrégations religieuses, comme les jésuites ;
  • la loi du 16 juin 1881, qui instaure la gratuité de l’école publique ainsi que la nécessité d’être titulaire du brevet de capacité pour pouvoir enseigner dans les écoles élémentaires ;
  • enfin, la fameuse loi du 28 mars 1882, qui édicte l’obligation, pour les enfants des deux sexes, de fréquenter l’école de 6 à 13 ans et organise un enseignement laïc par différentes mesures, comme le remplacement de l’enseignement de la morale religieuse au profit d’une « instruction morale et civique », ou encore la suppression des signes religieux des salles de classe des écoles publiques.

ANALYSE DES IMAGES

Une représentation tragique et picturale

L’Enlèvement des crucifix dans les écoles de la ville de Paris est à l’origine un dessin de Léon Gerlier, repris en gravure de presse par V. Stablo.

De manière assez évidente, l’illustration s’inspire de certains mouvements picturaux « classiques » pour présenter une sorte de « scène d’enlèvement ». En effet, elle n’est pas sans rappeler certaines représentations doloristes de scènes religieuses « typiques » (martyrs chrétiens, Ascension, Crucifixion, etc.).

L’auteur a privilégié une approche tragique et symbolique, appuyée sur une composition binaire. Dans cette salle de classe d’une école de jeunes filles, l’opération de l’enlèvement du crucifix occupe la partie droite de l’image. Elle est effectuée par trois gendarmes en uniforme de la maréchaussée, qui ont apporté les outils nécessaires à cette tâche (échelle, marteau…). Ils sont manifestement placés sous l’autorité d’un représentant du pouvoir local, habillé en notable (costume, haut-de-forme, canne), qui ordonne du doigt de décrocher le signe religieux. On note également que deux des trois représentants des forces de l’ordre semblent confisquer d’autres éléments religieux (une bible ?).

À gauche de l’image, de l’autre côté de la porte ouverte par laquelle les gendarmes ont fait irruption, les jeunes élèves sont rassemblées en une sorte de masse. Elles semblent communier dans la souffrance ou, du moins, la stupéfaction, jusqu’à se fondre en un seul tout. Certaines petites filles, vêtues modestement, sont en pleurs, d’autres demandent ce qui se passe. Toutes sont effrayées, au moins choquées. Certaines cherchent du réconfort auprès de deux sœurs, qui ne sont pas moins effarées par ce qu’elles voient (l’une prie, l’autre est incrédule et accablée).

Quelques adultes (une femme élégante et un homme, notamment) se joignent à ce chœur. Parents, personnel de l’école ou simples témoins, ils semblent protester (l’homme lève les bras) ou, du moins, condamner ce qui se passe. Ils se rangent en tout cas symboliquement du côté des enfants.

INTERPRÉTATION

Une vision symbolique et critique

L’Enlèvement des crucifix dans les écoles de la ville de Paris pose plusieurs questions d’interprétation et appelle plusieurs précisions.

D’une part, l’école de filles dont il est question étant théoriquement une école publique (c’est à leur sujet que s’applique la décision du préfet), on peut s’étonner de la présence de religieuses. Il est possible que l’auteur du dessin ait déformé la réalité, mais il faut noter que la « laïcisation » du personnel scolaire des établissements publics, et notamment ceux de jeunes filles, a demandé un certain temps ; les religieux y étaient traditionnellement assez nombreux depuis longtemps et sont pour certains restés, faute d’agents formés par l’État. La présence de religieuses, qui ne sont pas forcément enseignantes, est donc crédible.

D’autre part, L’Enlèvement des crucifix dans les écoles de la ville de Paris figure volontairement une scène de violence. L’irruption de « l’ordre laïc » par la porte s’assimile à une agression, presque un viol, de l’espace à tous sens « sacré » de la classe, troublant de manière évidente (des hommes, des outils pointus et phalliques) une assemblée féminine que l’on imaginait paisible et douce. Cette violence, qui oppose le masculin et sa force à la vulnérabilité du féminin et de l’enfantin, semblerait aussi un peu sociale : le notable est bien mis, quand les jeunes filles semblent assez modestes (habits). L’illustration renvoie enfin au fait que la religion est, à cette époque en France, une pratique plus féminine que masculine.

La représentation suggère en tout cas la brutalité de la décision du préfet Hérold et de sa mise en application, préfet dont le notable impérieux et inflexible ici visible serait d’ailleurs comme le représentant. Ici, la laïcité n’apparaît pas seulement intransigeante : elle serait rigide, extrémiste, intolérante, blasphématoire, presque inhumaine.

Il est impossible cependant d’affirmer avec certitude que L’Enlèvement des crucifix dans les écoles de la ville de Paris propose une critique globale de la politique anticléricale portée par les républicains. Peut-être se concentre-t-elle sur le seul épisode parisien : il est en effet établi que cette opération de 1880-1881 fut menée sans prévention et sans ménagement, parfois, comme ici, devant les enfants, sans attendre que les classes soient vides, suscitant une vive émotion et indignant une partie de la population, au-delà des seuls cercles antirépublicains ou proreligieux. Elle provoqua même la colère de Jules Ferry, qui reprocha par lettres au préfet son impatience et sa radicalité contre-productive, le ministre décidant d’ailleurs d’y mettre momentanément fin avant de procéder, plus tard, avec plus de discrétion.

LA GUERRE D’ALGÉRIE

Confronté á la radicalisation du nationalisme algérien, la France s’oposse à toute idée d’indépendance et refuse de quitter l’Algérie. La violence et la durée de la guerre qui s’engage en 1954 traduisent autant les difficultés des gouvernaments successifs à renoncer à l’empire que attachement des 900 000 pieds noirs à l’Algérie française.

 

Qu’est-ce qu’une guerre d’indépendance nationale?

Mai 1945       
Émeutes dans le Constantinois (Sétif) et en Kabyle durement réprimées.

1er novembre 1954  
Début de l’insurretion algérienne (toussaint rouge)

Mars 1956
L’Assemblée national vote le pouvoirs spéciaux à l’armée pour “rétablir l’ordre”

13 mai 1958
Manifestation à Alger contre la politique française en Algérie. De Gaulle revient au pouvoir.

Septembre 1958
Création au Caire du Gouvernament provisoire de la République algérienne (GPRA)

Janvier 1961
Référendum sur l’autodetérmination en Algérie

Avril 1961
Putsch des généraux Challe, Jouhaud, Zeller et Salan à Alger. Creation de l’Organisation Armée Secrète (OAS).

17 octobre 1961
Manifestation d’algériens à Paris: un centaine de morts sont retrouvés dans la Seine.

Février 1962
Manifestation anti OAS à Paris: huit morts et plus de 100 blessés.

18 mars 1962
Accords d’Évian mettant fin à la guerre.

Mai 1962
Exode massif des Européens d’Algérie.

5 juillet 1962
Proclamation de l’indépendance de l’Algérie.

 

Analyse d’un document

Déclaration du président du Conseil, Guy Mollet, à l’Assemblée nationale (9 mars 1956)

Aujourd’hui, il ne faut pas se dissimuler la réalité. Parce qu’elle compte huit millions de musulmans non assimilés, l’Algérie n’est pas une province française comme les autres, l’Artois ou la Normandie par exemple.

De même, parce qu’elle comprend aussi ce million de Français d’origine métropolitaine auxquels elle doit tout, l’Algérie ne peut pas être un État national musulman. Nous rejetons absolument la conception d’un État algérien qui ne correspond pas plus à une réalité historique qu’à une réalité ethnique […] Mais s’il ne s’agit que de rétablir l’ordre, pour en revenir à la situation antérieure, ou l’aggraver même dans le sens de l’injustice et du mépris à l’égard du musulman, alors, mesdames, messieurs, il y a erreur, pas avec nous !

De même, s’il fallait préparer l’avènement d’un État musulman indépendant d’Algérie, ce qui reviendrait à éliminer la population d’origine européenne, alors, tout aussi fermement, pas avec nous ! […]

Nous voulons à la fois assurer l’ordre et promouvoir les réformes […]

Dans le domaine militaire, des réformes radicales sont en cours. Les troupes seront mieux adaptées aux conditions de leur emploi.

Nous avons actuellement en Algérie le cinquième de l’armée française. Il est possible, j’en suis convaincu, de faire à la fois plus et mieux. Le gouvernement entend donner à l’armée sa pleine efficacité, mais il entend aussi – et il le prouvera – être compris et obéi à tous les échelons.

Le gouvernement assurera sans défaillance la sécurité des personnes et des biens, celle des habitants d’origine européenne comme celle des musulmans […]

Sur le plan économique et social et sur le plan des réformes administratives, vous connaissez nos intentions : effort massif d’investissements, réforme agraire, relèvement des salaires des travailleurs agricoles […]

Par une triple action militaire, sociale, diplomatique, la France entend témoigner de son esprit de justice, de sa résolution et de sa puissance de grande nation.

  1. Rédiger l’introduction.
    La réponse ets introduite par quelques phrases qui présentant rapidement le document en le remettant dans son contexte:
    -Qui est Guy Mollet?
    -À quelle occasion prononce-t-il ce discours?
    -Quelle est la situation en Algérie en mars 1956?
  2. Rédiger le développement
    -Chaque partie es organisée en sous-parties correspondant à una idée générale, illustrée par un ou des exemples qui peuvent ètre tirés des documents ou de vos connaissances.
  3. Rédiger la conclusion
    -La conclusion permet de faire la synthèse de l’analyse que vous venez de mener et de metre le document en perspective.

    “Ce discours de Guy Mollet illustre toutes les ambigüités de la position française face à l’insurrection en Algérie: Maniant la carotte et le bâton, le chef du gouvernement annonce à la fois une ample politique des réformes et la mise en place des pouvoirs spéciaux qui vont assurer a l’armée une quasi impunité dans le traitement des “rebelles”.Militairement victorieuse, la France perd néanmoins la guerre sur le terrain diplomatique. L’enlisement du conflit, l’utilisation de la torture par l’armée française et l’impopularité croissant de la guerre dans l’opinion, entraînent une prise de conscience des autorités. L’Algérie arrache finalment son indénpendance après une guerre de huit ans (1962)”

GUERRA CIVIL ESPAGNOLE

La Conquête démocratique en Espagne. Entrée des troupes maures de Franco, Gulpe ; massacres organisés des Républicains par Franco ; violences des milices de gauche ; combats ; bataille de Madrid ; fin de la guerre.
la Conquête démocratique en Espagne. Le roman d’André Malraux l’Espoir et son film Sierra de Teruel. Le tableau Guernica de Picasso. L’aide de l’Allemagne hitlérienne et de l’Italie fasciste à Franco.L’aide de Staline aux Républicains. Les Brigades internationales.

 La Conquête démocratique en Espagne raconte la fuite des Républicains espagnols en France peu de temps avant la victoire de Franco en 1939, leur internement dans des camps en particulier sur les plages proches de la frontière.

 
  L’exil, l’engagement des Républicains espagnols dans l’armée française, dans la Résistance française, dans les FFL, la libération de Paris, de Toulouse, Mautauban ; l’internement dans les camps français ; les déportations de Républicains dans les camps nazis ; la résistance clandestine anti-franco

Les Brigades Internationales

A Madrid en Espagne, des hommes luttent sans répit pendant la guerre civile. La capitale ne doit pas tomber aux mains du général Franco. On appelle ces combattants, les brigades internationales. Ces volontaires de tous les pays sont venus défendre la liberté et la démocratie aux côtés des républicains espagnols. Parmi les gradés qui dirigent les opérations, cet homme, un Français, Henri Rol Tanguy.

           Le coup d’État les a révoltés

Sur 35 000 personnes venues combattre du monde entier, 10 000 sont Français. Pour la plupart, ils sont communistes, ils partent de Paris. Le coup d’État militaire de Franco, survenu le 18 juillet 1936, les a révoltés. Ils veulent sauver la république du Front populaire, sorti des urnes en Espagne. Ils s’engagent pour un pays qui n’est pas le leur. En 1938, les brigades internationales se retirent du pays. Une statue en hommage aux brigades internationales sera dévoilée, demain, dimanche 23 octobre à Paris. [FranceinfoTV] Video

Espagne: Le Seconde République (1931)

L’arrivée de la République en Espagne représente l’aboutissement d’un processus historique de démocratisation et de modernisation politique ; le régime républicain dut affronter des défis considérables  dans un contexte particulièrement compliqué.

Or, le climat européen et même mondial n’aida point à la stabilité du nouveau régime. D’une part, la République est proclamée en pleine récession économique mondiale. D’autre part, au moment même où l’Espagne se dotait d’un régime démocratique, une bonne partie des États européens sombrait dans des dictatures plus ou moins fascistes. Ce climat économique et politique délétère allait peser lourdement dans l’avenir de la jeune République.

Mais les difficultés les plus graves allaient venir de l’intérieur. La modernité politique et sociale allait entrer violemment en contradiction avec les intérêts des oligarchies traditionnelles ainsi qu’avec les inerties d’une société traditionnelle très fortement influencée par l’Église. Enfin, l’impatience révolutionnaire du mouvement ouvrier, notamment des anarcho-syndicalistes, qui accusèrent rapidement la République de servir les seuls intérêts de la bourgeoisie, sera un important élément de la déstabilisation politique et du malaise social dont les secteurs conservateurs allaient responsabiliser le régime républicain lui-même.

Les phases de la République

  • Le « bienio » réformateur. De 1931 à 1933, l’alliance des républicains de centre gauche et des socialistes permet de faire voter une constitution démocratique et laïque, de donner satisfaction aux revendications des régionalistes et d’adopter une réforme agraire encore timide, mais les anarcho-syndicalistes s’impatientent et l’opposition de droite s’organise.
  • Le « bienio » rectificateur. Les élections de 1933 dégagent une majorité parlementaire décidée à revenir sur les réformes précédentes. Pour faire échec à ce qu’ils considèrent comme une marche vers le fascisme, socialistes et anarcho-syndicalistes cherchent à déclencher une révolution.
  • Le Front populaire. La répression qui suit incite les républicains et les socialistes à s’unir de nouveau pour demander une amnistie et pour préparer leur retour au pouvoir. C’est chose faite en février 1936. Battue par le suffrage universel, la droite autoritaire ne voit alors de salut que dans un soulèvement  armé.

 

La République s’attaque dès le début à plusieurs réformes importantes, portant sur :

  • La répartition des terres ;
  • Les nationalismes (notamment par l’octroi du droit de solliciter un statut d’autonomie, quoique la République n’ait pas été conçue initialement comme fédéraliste) ;
  • Les relations entre l’Église et l’État ;
  • La réorganisation de l’Armée ;
  • Le monocaméralisme ;
  • L’extension du suffrage universel aux femmes et aux soldats ;
  • La création d’un Tribunal de Garanties, pour régler les problèmes d’inconstitutionnalité ;
  • La reconnaissance de la propriété privée, bien que l’État se soit réservé le droit de l’annuler si le bien commun l’exigeait ;
  • La renonciation à la guerre et l’adhésion à la Société des Nations.

Le 28 juin 1931 ont eu lieu des élections aux Cortès constituantes, qui donnent le triomphe à une majorité des républicains et à des socialistes.

Les Cortès font rédiger une Constitution démocratique et autonomiste, inspirée de la Constitution de Weimar ; la nouvelle constitution fait de l’Espagne une République des travailleurs de toutes les classes, un État intégral, compatible avec l’autonomie des Municipalités et des Régions.

La Constitution a été approuvée le 9 décembre 1931 et dans les débats parlementaires se sont posés des problèmes sérieux dans la discussion des articles relatifs à la suppression de l’enseignement religieux dans les écoles et la possibilité de dissoudre les ordres religieux. La discussion a provoqué la première crise ministérielle. Les catholiques Niceto Alcala Zamora et Antonio Maura démissionnent.

Dans une tentative d’attirer vers les secteurs des républicains plus modérés, Manuel Azaña est nommé chef du gouvernement et Alcala Zamora président de la République.

Chapitre 1 du film La Conquête démocratique en Espagne. Le contexte socio-politique en Espagne à la fin de la Monarchie ; 1931, la 2e République espagnole sans violence ; les réformes de Manuel Azaña ; la victoire de la droite en 1934 ; les forces politiques en présence et la situation explosive ; l’importance de l’anarcho-syndicalisme.

 

 

La Conquête démocratique en Espagne. Le front populaire de 1936 ; l’instabilité politique en Espagne ; les violences entre les extrêmes ; le coup d’état, le Golpe ; les premiers jours et la réaction populaire des Républicains.

La première guerre mondiale 1914-1918

Pourquoi la guerre a t-elle éclaté en 1914 ?

Les alliances des pays européens en 1914

L’année 1914 voit la fin d’une période appelée « la Belle Epoque« , où deux camps se sont formés en Europe. En effet, à partir des années 1890, la course à l’expansion coloniale explose et entraîne des rivalités économiques, politiques et coloniales.Ce qui aboutit à la réalisation de systèmes d’alliance : la Triple Alliance est conclue entre l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie entre 1879 et 1882. En face la Triple Entente avec la France qui s’allie avec la Russie et le Royaume-Uni entre 1891 et 1914.

Les causes de la guerre sont avant tout une histoire de territoire : la France désire prendre sa revanche et récupérer l’Alsace et la Lorraine, perdues dans le conflit de 1870 avec la Prusse; l’Allemagne cherche à conquérir de nouveaux territoires comme les autres pays européens. En effet, la France et le Royaume-Uni ont de vastes colonies en Afrique et en Asie; Le Royaume-Uni s’inquiète du développement de la flotte allemande, qui menace sa prépondérance en mer; L’Empire austro-hongrois cherche à étendre son territoire vers les Balkans et veut donc annexer la Serbie, qui a l’appui de la Russie grâce à des liens culturels et politiques anciens.

Un événement met le feu aux poudres : le 28 juin 1914, l’archiduc François Ferdinand, héritier du trône de l’Empire austro-hongrois, en visite à Sarajevo est assassiné par un étudiant serbe nationaliste (hostile à l’annexion de la Serbie par l’Autriche Hongrie). Le 28 juillet, l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie, qu’elle pense être impliquée dans l’assassinat. Aussitôt le jeu des alliances s’enclenche. La Russie entre en guerre aux côtés de la Serbie contre l’empire austro-hongrois. L’Allemagne prend peur de la mobilisation russe et française et déclare la guerre à la Russie le 1er août puis à la France le 3 août. Très vite, le conflit touche presque tous les pays d’Europe.

Comment se déroule cette guerre ?

En été 1914 le début de cette guerre est marqué par de grandes offensives : la guerre de mouvement commence. Les Allemands envahissent le nord de la France. Les troupes françaises les font reculer lors de la bataille de la Marne en septembre. Comme aucun camp ne remporte la victoire, à partir de l’hiver 1915, une nouvelle stratégie est mise en place. C’est la phase de la guerre de position qui dure 3 ans : les armées creusent des tranchées pour s’y enterrer et empêcher l’ennemi de progresser. De violents et longs combats s’engagent entre les deux camps à Verdun puis à la Somme.

En 1917 la lassitude s’installe et des mutineries et des désertions de soldats commencent au Chemin des Dames. Pour paralyser l’économie des pays de la Triple Alliance, la Triple Entente leur impose un blocus. L’Allemagne réplique, en lançant une guerre maritime, elle attaque de nombreux bateaux et sous-marins, dont ceux des Américains. Ce qui déclenche l’entrée des Etats-Unis dans le conflit du côté de la Triple Entente.

En 1918, la guerre de mouvement recommence. Les Allemands font une grande offensive à l’ouest. Cependant, ils ne peuvent résister à la contre-offensive de la Triple Entente, aidée des Américains. Menacée d’être envahie, l’Allemagne signe l’armistice le 11 novembre 1918 à Rethondes. Cette guerre laisse l’Europe dévastée et compte des millions de morts. La carte de l’Europe change : l’empire russe et austro-hongrois s’effondrent et de nouveaux Etats comme la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie voient le jour.

Vocabulaire :

la Belle Epoque = période historique qui se situe entre 1895 et 1914, où des progrès technologiques, économiques et sociaux apparaissent

annexer = un Etat prend possession d’un autre Etat

mettre le feu aux poudres = faire éclater / déclencher

une offensive =une attaque

la lassitude = une grande fatigue physique et morale

être dévasté(e) = détruit(e)

voir le jour = naître

la Marne, Verdun, la Somme et le Chemin des Dames = ce sont des villes au nord-ouest de la France

18 mars 1871 Paris, de l’insurrection à la Commune

18 mars 1871: Paris, de l’insurrection à la Commune [André Larané – herodote.nat]

Le 18 mars 1871, une émeute éclate à Paris, sur la butte Montmartre. Adolphe Thiers, chef du gouvernement provisoire de la République, renonce à la réprimer et s’enfuit à Versailles avec tous les corps constitués.

C’est l’amorce de la « Commune ». Maîtres malgré eux de la capitale, les révolutionnaires et militants socialistes et ouvriers vont offrir à la bourgeoisie républicaine l’occasion de se débarrasser une fois pour toutes de la « question sociale ». Il en coûtera 20 000 victimes.

Commune de Paris. Rue du Faubourg Saint-Antoine. Barricade au départ de la rue de Charonne. Canons et communards. Vue prise dans l’axe de la rue du faubourg Saint-Antoine vers l’est. 18 mars 1871. RV-GP-XLIII-20

Provocations

À l’automne précédent, après avoir capturé l’empereur Napoléon III et son armée à Sedan, les Prussiens ont assiégé la capitale et le gouvernement de la Défense nationale, qui s’est entre-temps réfugié à Bordeaux, s’est résigné à signer un armistice.

Les vainqueurs se voient accorder le droit de défiler le 1er mars 1871 à Paris, dans une capitale en deuil, devant des statues recouvertes d’un voile noir. Les Parisiens ruminent leur humiliation. Après avoir soutenu un siège très pénible, ils se sentent trahis par leurs gouvernants.

L’Assemblée nouvellement élue et où dominent les monarchistes attise les tensions. Après l’arrêt des combats contre les Prussiens, elle renonce à revenir à Paris et quitte Bordeaux pour… Versailles, la ville royale !

Dès le lendemain, parmi ses premières mesures, le gouvernement lève sans préavis le moratoire sur le remboursement des effets de commerce et des loyers qui avait été instauré au début de la guerre. Il supprime aussi l’indemnité due à la garde nationale (30 sous par jour). Or, à Paris, la garde nationale rassemble pas moins de 180 000 hommes issus de la petite bourgeoisie et du monde ouvrier qui se sont portés volontaires pour défendre la capitale contre l’ennemi et se sont habitués à vivre sous les armes.

Massacre

L’atmosphère s’échauffe. Thiers décide de récupérer 227 canons financés par les Parisiens en vue de la défense de la capitale. La garde nationale les a disposés sur les buttes de Montmartre et de Belleville pour les mettre hors d’atteinte des Prussiens lors de leur entrée dans la capitale.

Le samedi 18 mars, Thiers envoie une colonne de 4 000 soldats avec l’ordre de les récupérer. On sonne le tocsin. La foule s’assemble. Les soldats se débandent ou se rallient au petit peuple.

Le général Lecomte, qui commande l’une des brigades, est fait prisonnier. Un autre général, Clément-Thomas, qui se promène sur les boulevards, est arrêté à son tour par les émeutiers ; on lui reproche d’avoir participé à la répression de juin 1848. À 17 heures, les deux hommes sont exécutés par la foule.

Des émeutes se produisent au même moment en d’autres quartiers de Paris. Adolphe Thiers renonce à les réprimer. Peut-être juge-t-il l’entreprise trop risquée avec 30 000 soldats à la fidélité incertaine face aux 150 000 hommes de la garde nationale ? Il ordonne donc à l’armée et aux corps constitués d’évacuer sur le champ la capitale. L’évacuation commence avant même le meurtre des généraux Lecomte et Clément-Thomas. Elle est achevée le soir même.

Confusion

Abandonné par la République, Paris s’en remet à des militants jacobins nostalgiques de la Grande Révolution (celle de 1789), à des anarchistes, des socialistes et des utopistes. Pris de court par le vide du pouvoir, ces militants au nombre d’une trentaine se réunissent dans la plus grande confusion à l’Hôtel de ville.

Ils organisent des élections municipales le 26 mars mais la majorité des Parisiens s’en désintéressent (229 000 votants sur 485000 inscrits). Il est vrai que beaucoup de bourgeois n’ont pas attendu pour fuir la capitale.

La Commune est néanmoins proclamée dans la foulée des élections le 28 mars 1871. Elle est représentée par une assemblée de 79 élus et son nom fait référence à la Commune insurrectionnelle qui mit bas la royauté le 10 août 1792.

La capitale doit dès lors supporter un deuxième siège, non par les Prussiens mais par l’armée française. Il s’achèvera dans la tragédie, avec la Semaine Sanglante, deux mois plus tard. La blessure, jamais cicatrisée, continue de séparer en France la gauche de la droite.

La Commune de Paris

La Retirada ou l’exil républicain espagnol d’après guerre: 1939

La Retirada ou l’exil républicain espagnol d’après guerre [Dossier réalisé par Cindy Coignard et Maëlle Maugendre de l’Association Adelante]

La guerre d’Espagne a entraîné le départ de plusieurs vagues de réfugiés vers la France, de 1936 jusqu’en 1939 où la chute de Barcelone provoque, en quinze jours, un exode sans précédent. Près d’un demi million de personnes franchissent alors la frontière des Pyrénées, dans de terribles conditions. C’est la Retirada.

Retirada, 15 février 1939. Cerbère, frontière franco-espagnole arrivée d’un convoi de réfugiés espagnols © Bettmann-Corbis

1936-1939 : Un pays divisé par une guerre civile

À partir de la fin du XIXe siècle, les conflits sociaux et politiques se succèdent en Espagne et la proclamation de la Seconde République, le 14 avril 1931, vient nourrir l’espoir d’une société meilleure. Le gouvernement entreprend une série de réformes novatrices, au caractère progressiste, venant rompre avec les régimes et gouvernements précédents, fortement soutenus par l’Église et d’obédience plutôt conservatrice. Les changements opérés face au modèle séculier sont immédiats et radicaux : séparation de l’Église et de l’État, mariage et divorce civil, réformes de l’armée, de l’enseignement, réforme agraire, mesures sociales et professionnelles, statut d’autonomie pour la région catalane et de façon notable, droit de vote pour les femmes et droit à l’avortement.
Mais malgré des avancées, dans l’enseignement ou les droits des femmes notamment, la déception grandit et, petit à petit, les illusions s’évanouissent pour laisser place à l’expression du mécontentement populaire qui exacerbe les tensions sociopolitiques. Le 18 juillet 1936, le soulèvement militaire, préparé par les nationalistes, éclate, la guerre d’Espagne commence. Durant près de trois ans, le peuple espagnol se trouve divisé : d’un côté, les nationalistes, dirigés par le Général Francisco Franco et soutenus par l’Église et l’armée, de l’autre les Républicains qui comptent dans leurs rangs différentes tendances de gauche – marxistes, anarchistes, socialistes, communistes et républicains modérés. Souvent considérée comme un prélude à la Seconde Guerre mondiale, l’Espagne devient aussi le terrain de confrontations internationales. Dans le camp nationaliste, les troupes d’Hitler et de Mussolini s’entraînent et testent leur matériel. La République espagnole reçoit, de son côté, l’appui de milliers de volontaires étrangers.

Le début de l’exode

L’avancée des troupes franquistes oblige, dès 1936, de nombreux républicains à quitter provisoirement l’Espagne pour fuir les combats. Un exode intérieur jette également sur les routes des milliers d’Espagnols, qui trouvent progressivement refuge en Catalogne. Quand le 26 janvier 1939, Barcelone tombe aux mains du général Franco, la population catalane – et avec elle des milliers de républicains provenant de toute l’Espagne – se dirige vers la frontière française pour échapper à la répression et aux bombardements. Ces civils sont bientôt rejoints par une partie de l’armée républicaine en déroute. Cette retraite – la Retirada – entraîne dans l’exode des centaines de milliers de réfugiés. Le passage de la frontière se fait dans des conditions particulièrement pénibles : les populations sont affaiblies par trois ans de combats et de privations, les cols sont enneigés, l’aviation franquiste bombarde les réfugiés sur les routes catalanes. Civils et militaires sont le plus souvent partis précipitamment, avec peu d’affaires, et ils arrivent en France dans le dénuement le plus complet.

Retirada. Le pont frontière de Bourg Madame

Bourg Madame : le pont frontière où passent les réfugiés, les gardes mobiles les aident à porter leurs bagages. 30/01/1939. « Collection F. Berlic ».

Partagé entre la crainte de voir des “hordes” de révolutionnaires “rouges” déferler sur le pays et le respect des valeurs républicaines qui accordent asile et hospitalité aux persécutés, le gouvernement français du radical Edouard Daladier décide finalement d’ouvrir la frontière le 28 janvier 1939, mais aux seuls réfugiés civils. Les hommes armés patientent quelques jours de plus sous les bombardements franquistes.

Le 5 février, la frontière est enfin ouverte aux soldats républicains. Du 28 janvier au 13 février, ce sont 475 000 personnes qui passent la frontière française, en différents points du territoire : Cerbère, Le Perthus, Prats de Mollo, Bourg-Madame, etc.

Un accueil mitigé

Ces réfugiés ne bénéficient pas d’un accueil optimal. En dépit du soutien de la gauche et des tenants d’une attitude humaniste, la France de 1939 est loin d’être pour les Espagnols la République sœur dont ils espéraient obtenir réconfort et soutien. Rongée par la crise économique, en proie aux sentiments xénophobes, repliée sur elle-même, la société française offre aux réfugiés un accueil plus que mitigé. Avant même la Retirada, plusieurs décrets-lois ont été édictés par le gouvernement Daladier, dont celui du 12 novembre 1938 qui prévoit l’internement administratif des étrangers “indésirables”, c’est-à-dire susceptibles de troubler l’ordre public et la sécurité nationale. Les Espagnols sont les premiers à subir les conséquences de cette politique nouvelle en direction des populations allogènes.

Retirada. Enfants attendants d'être dirigés vers un centre d'héberbgement

L’exode des réfugiés espagnols. « 700 enfants, venant de Puigcerda, sont arrivés hier par le train en gare de la Tour de Carol. Les petits réfugiés attendent dans le hall de la gare d’être dirigés vers un centre d’hébergement. » France Presse n°13, 30/01/1939. « Collection F. Berlic ».

Le gouvernement français avait envisagé l’afflux de réfugiés à sa frontière mais jamais dans de telles proportions et il se retrouve débordé par la situation. Les autorités déploient les troupes militaires aux différents points de passage. Les Espagnols, comme les volontaires étrangers, sont désarmés, fouillés, identifiés puis envoyés dans des centres de recueil dispersés le long de la frontière pour y être vaccinés et ravitaillés.

Dans l’urgence et face à la pression des réfugiés qui se pressent à la frontière, certaines opérations d’identification et de vaccination ne peuvent être menées à bien. Les familles sont séparées. Les femmes, les enfants et les vieillards sont envoyés en train vers les départements de l’intérieur de la France. Plus de 70 départements français accueillent ainsi des groupes de réfugiés civils, durant plusieurs mois, dans des structures d’hébergement diverses, mises à disposition par les municipalités. Les conditions de vie dans ces centres d’hébergement sont variables et dépendent en partie de l’accueil que leur réserve l’équipe municipale en poste et de la mobilisation de la population locale.

Les camps d’internement

Réfugiés espagnols pendant leur transfert au camp de Barcarès (Pyrénées-Orientales), mars 1939, Robert Capa © Musée national de l’histoire et des cultures de l’immigration

Les hommes, eux, sont parqués dans des camps d’internement, montés à la hâte sur les plages du Roussillon et dans le sud-ouest de la France. Quelques groupes de femmes et d’enfants sont aussi du voyage, preuve de la désorganisation des autorités à la frontière. Les camps d’Argelès-sur-mer, du Barcarès et de Saint-Cyprien sont construits à même le sable, par les réfugiés, utilisés comme main d’œuvre par les autorités. Les camps du Vernet d’Ariège, de Septfonds, de Rieucros, de Gurs, de Bram et d’Agde viennent compléter ce dispositif d’internement. Ils sont pensés pour désengorger les camps du Roussillon où sont internés plusieurs dizaines de milliers d’hommes – 87 000 personnes pour le seul camp d’Argelès début mars 1939 (chiffre donné à la date du 6 mars 1939 – archives départementales des Pyrénées Orientales, 31W274).

Retirada : groupe de miliciens déserteurs, sous escorte de garde mobile, conduit de Bourg-Madame à La Tour de Carol

Exode des miliciens espagnols : groupe de miliciens déserteurs, sous escorte de garde mobile, conduit de Bourg-Madame à La Tour de Carol où ils seront refoulés. 04/02/1939. « Collection F. Berlic ».

Les conditions de vie dans ces camps, que les autorités françaises nomment elles-mêmes, en 1939, “camps de concentration”, sont extrêmement précaires (début février 1939, à l’occasion d’une conférence de presse à propos du camp d’Argelès, le ministre de l’Intérieur Albert Sarraut s’exprime en ces termes : “le camp d’Argelès sur Mer ne sera pas un lieu pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose”, in Geneviève Dreyfus-Armand, Émile Temime, Les Camps sur la plage, un exil espagnol, Paris, éditions Autrement, 1995, 141 p.).

5 janvier 1895 Dégradation du capitaine Dreyfus

5 janvier 1895. Dégradation du capitaine Dreyfus [André Larané – herodote.net]

Le 5 janvier 1895, le capitaine Alfred Dreyfus est solennellement dégradé dans la cour de l’École Militaire, à Paris. Il a été condamné au bagne à vie pour haute trahison et espionnage au profit de l’Allemagne. « Dreyfus n’a exprimé aucun regret, fait aucun aveu, malgré les preuves irrécusables de sa trahison. Il doit en conséquence être traité comme un malfaiteur endurci tout à fait indigne de pitié » peut-on lire dans le compte-rendu du Matin.

L’« Affaire » proprement dite commence un an plus tard avec la découverte de faits nouveaux par le lieutenant-colonel Picquart. Il apparaît à ce dernier que le capitaine a été accusé à la place d’un autre. L’erreur judiciaire est manifeste. Mais est-il pensable que la justice militaire reconnaisse une erreur en ces temps de grande tension internationale ? Le droit et la vérité doivent-ils prévaloir sur l’honneur de l’Armée et la sécurité du pays ? L’opinion publique va se déchirer pendant plusieurs années sur ces questions essentielles. En définitive, la démocratie et l’honneur de la France l’emporteront…

Une condamnation sans histoire

L’affaire Dreyfus débute comme une banale affaire d’espionnage par la découverte en septembre 1894 d’un bordereau contenant des secrets militaires et adressé à l’ambassade allemande.

Le capitaine Alfred Dreyfus (35 ans), issu d’une riche famille juive d’Alsace, est accusé d’en être l’auteur sur la foi d’une analyse graphologique. II est arrêté dès le 15 octobre 1894 sous l’inculpation de haute trahison. Condamné au bagne, il part pour l’île du Diable, en Guyane.

Personne en France ne doute de sa culpabilité… sauf sa femme Lucie et son frère Mathieu qui vont remuer ciel et terre pour obtenir sa libération.

Tout se corse en mars 1896. Le lieutenant-colonel Georges Picquart, qui dirige le service de renseignements, découvre que l’auteur du bordereau est en vérité le commandant Charles Walsin-Esterhazy. Ayant fait part de ses doutes au chef de l’état-major, il est réduit au silence par un limogeage en Tunisie.

En octobre 1896, le colonel Henry, des services secrets, désireux d’écarter les soupçons d’Esterhazy, produit un nouveau bordereau qui accable Dreyfus. On apprendra plus tard qu’il s’agit d’un faux document !

Entre temps, la famille du capitaine Dreyfus fait appel au journaliste Bernard-Lazare pour chercher des motifs de réviser le procès. Enfin, le 15 novembre 1897, Mathieu Dreyfus ne s’embarrasse pas de précautions et dénonce Esterhazy comme le véritable auteur du bordereau.

Le patriotisme contre les principes

Le 11 janvier 1898, Esterhazy, qui a lui-même demandé à être jugé, est acquitté par un conseil de guerre et c’est le lieutenant-colonel Georges Picquart qui fait les frais du procès. Accusé de faux, il est emprisonné et chassé de l’armée !

À Paris, chacun prend parti et l’Affaire prend vite un tour politique :

– il y a d’un côté ceux qui considèrent qu’on ne transige pas avec les principes et que Dreyfus, comme tout citoyen a droit à un procès équitable ; ce sont les « dreyfusards ». Parmi eux beaucoup de pacifistes de gauche et des idéalistes de droite comme Charles Péguy.

– de l’autre côté, les « antidreyfusards » considèrent que l’intérêt national prime par-dessus les droits de la personne ; face à l’ « ennemie héréditaire »  (l’Allemagne), il n’est pas question de porter atteinte au moral de l’armée ! L’origine israélite et bourgeoise de Dreyfus attise les passions et l’antisémitisme vient au secours d’un patriotisme dévoyé.

Le dénouement

Le 13 janvier 1898, coup de théâtre avec la publication d’un article incendiaire, intitulé J’accuse…et signé par le célèbre écrivain Émile Zola. Tout y est dit des mensonges et des compromissions des autorités. L’auteur doit s’exiler pour ne pas être emprisonné.

Mais il n’est plus possible au gouvernement d’en rester là. Dreyfus revient du bagne. Il est à nouveau jugé, condamné à dix ans de prison et aussitôt grâcié par le Président de la République. Le dénouement a lieu le 12 juillet 1906 avec sa réhabilitation par la Cour de Cassation.

L’affaire Dreyfus