Espagne: Le Seconde République (1931)

L’arrivée de la République en Espagne représente l’aboutissement d’un processus historique de démocratisation et de modernisation politique ; le régime républicain dut affronter des défis considérables  dans un contexte particulièrement compliqué.

Or, le climat européen et même mondial n’aida point à la stabilité du nouveau régime. D’une part, la République est proclamée en pleine récession économique mondiale. D’autre part, au moment même où l’Espagne se dotait d’un régime démocratique, une bonne partie des États européens sombrait dans des dictatures plus ou moins fascistes. Ce climat économique et politique délétère allait peser lourdement dans l’avenir de la jeune République.

Mais les difficultés les plus graves allaient venir de l’intérieur. La modernité politique et sociale allait entrer violemment en contradiction avec les intérêts des oligarchies traditionnelles ainsi qu’avec les inerties d’une société traditionnelle très fortement influencée par l’Église. Enfin, l’impatience révolutionnaire du mouvement ouvrier, notamment des anarcho-syndicalistes, qui accusèrent rapidement la République de servir les seuls intérêts de la bourgeoisie, sera un important élément de la déstabilisation politique et du malaise social dont les secteurs conservateurs allaient responsabiliser le régime républicain lui-même.

Les phases de la République

  • Le « bienio » réformateur. De 1931 à 1933, l’alliance des républicains de centre gauche et des socialistes permet de faire voter une constitution démocratique et laïque, de donner satisfaction aux revendications des régionalistes et d’adopter une réforme agraire encore timide, mais les anarcho-syndicalistes s’impatientent et l’opposition de droite s’organise.
  • Le « bienio » rectificateur. Les élections de 1933 dégagent une majorité parlementaire décidée à revenir sur les réformes précédentes. Pour faire échec à ce qu’ils considèrent comme une marche vers le fascisme, socialistes et anarcho-syndicalistes cherchent à déclencher une révolution.
  • Le Front populaire. La répression qui suit incite les républicains et les socialistes à s’unir de nouveau pour demander une amnistie et pour préparer leur retour au pouvoir. C’est chose faite en février 1936. Battue par le suffrage universel, la droite autoritaire ne voit alors de salut que dans un soulèvement  armé.

 

La République s’attaque dès le début à plusieurs réformes importantes, portant sur :

  • La répartition des terres ;
  • Les nationalismes (notamment par l’octroi du droit de solliciter un statut d’autonomie, quoique la République n’ait pas été conçue initialement comme fédéraliste) ;
  • Les relations entre l’Église et l’État ;
  • La réorganisation de l’Armée ;
  • Le monocaméralisme ;
  • L’extension du suffrage universel aux femmes et aux soldats ;
  • La création d’un Tribunal de Garanties, pour régler les problèmes d’inconstitutionnalité ;
  • La reconnaissance de la propriété privée, bien que l’État se soit réservé le droit de l’annuler si le bien commun l’exigeait ;
  • La renonciation à la guerre et l’adhésion à la Société des Nations.

Le 28 juin 1931 ont eu lieu des élections aux Cortès constituantes, qui donnent le triomphe à une majorité des républicains et à des socialistes.

Les Cortès font rédiger une Constitution démocratique et autonomiste, inspirée de la Constitution de Weimar ; la nouvelle constitution fait de l’Espagne une République des travailleurs de toutes les classes, un État intégral, compatible avec l’autonomie des Municipalités et des Régions.

La Constitution a été approuvée le 9 décembre 1931 et dans les débats parlementaires se sont posés des problèmes sérieux dans la discussion des articles relatifs à la suppression de l’enseignement religieux dans les écoles et la possibilité de dissoudre les ordres religieux. La discussion a provoqué la première crise ministérielle. Les catholiques Niceto Alcala Zamora et Antonio Maura démissionnent.

Dans une tentative d’attirer vers les secteurs des républicains plus modérés, Manuel Azaña est nommé chef du gouvernement et Alcala Zamora président de la République.

Chapitre 1 du film La Conquête démocratique en Espagne. Le contexte socio-politique en Espagne à la fin de la Monarchie ; 1931, la 2e République espagnole sans violence ; les réformes de Manuel Azaña ; la victoire de la droite en 1934 ; les forces politiques en présence et la situation explosive ; l’importance de l’anarcho-syndicalisme.

 

 

La Conquête démocratique en Espagne. Le front populaire de 1936 ; l’instabilité politique en Espagne ; les violences entre les extrêmes ; le coup d’état, le Golpe ; les premiers jours et la réaction populaire des Républicains.

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